Des Affichages Centrés Utilisateur à la SNCF

Depuis quelques jours, sur le site web transilien.com la SNCF se vante d’avoir changé son affichage sur les quais. Le véritable changement : le temps d’attente du prochain train.
Terminée donc l’heure officielle du train, de toute manière il y a trop souvent des retards, et cela vous obligeait de regarder l’heure. Vous savez maintenant en temps réel la durée de votre supplice à greloter sur le quai.

Nouvel Affichage SNCF quai
Nouvel Affichage SNCF quai

Autre nouveauté, le sens de lecture et la disposition des informations pour plus de clarté:

Avant:
Affiche_train_se_modernise_3

et maintenant la nouveauté:
Affiche_train_se_modernise_4

Les usagers, pardon les clients, de la SNCF peuvent lire par ordre:
– le type de véhicule (train, tramway…)
– la ligne (A,B,C,D,E des RER mais aussi les autres lignes de banlieue)
– la destination du train
– le nom du train
– le temps d’attente

Sur le côté droit
– le nom du quai
– la longueur du train (souvent court en période de grève sinon ce n’est pas drôle)

En dessous:
– le détail des gares desservies (plus de place pour ce détail par rapport à l’ancienne version)
– un bandeau informatif des messages. Prévoir un « Bon voyage sur la ligne » en temps normal et un affichage défilant en cas d’incidents d’exploitation et autres joyeusetés.
– l’horaire (qui reste à la même place)

L’avantage, c’est d’avoir en seul coup d’oeil, l’essentiel des informations de votre train. Votre œil justement devra descendre s’il veut des détails. Avant, il était focalisé sur l’horaire puis devait faire un petit saut pour voir la destination et le type de train, la ligne.
Un peu d’ergonomie dans ce monde de brutes, ne fait pas de mal. Merci la SNCF.
Prochain travail: l’ergonomie du site transilien.com devenu illisible depuis le dernier changement de design. 😉

Déraillement de Train à New York : Encore un problème d’Ergonomie

Il suffisait de voir une photo aérienne de l’accident: les wagons sont sortis des rails dans le virage. Survitesse!

Déraillement Train New York Source 20minutes.fr

Et de lire, alors, le détail de la tragédie dans le texte joint : « Selon le gouverneur de New York Andrew Cuomo, les trains doivent à cet endroit ralentir de 112 km à 48 km par heure, mais plusieurs passagers ont affirmé que le train allait «beaucoup plus vite» qu’à son habitude en arrivant dans la courbe. » Évidemment le conducteur du train va être encore montré du doigt et lâché aux chiens des médias.

Cela rappelle instantanément le récent déraillement intervenu en Espagne où là encore, le pire aurait certainement pu être évité.

Situation encore plus incroyable, le train roulait à 195 Km/h au lieu des 80Km/h demandé par la signalisation. Là encore, les conducteurs, responsables de la tragédie, sont devenus rapidement les uniques coupables.

Mais quels esprits aussi prétentieux que haut placés ont encore cru bon d’ignorer le facteur humain?
Comment ont-ils pu croire possible, humainement, le freinage d’un train de plus de 100Km/h juste après une portion à haute vitesse et cela quotidiennement!

Et là encore, aux USA comme en Espagne, on découvrira que les sécurités étaient débrayées ou pire qu’ils n’y en avaient pas.
Ainsi à Saint Jacques de Compostelle, le système européen de surveillance du trafic ferroviaire (ERTMS), permettant la limitation automatique de la vitesse, n’était pas obligatoire, et n’avait donc pas été installé.
Encore une histoire de gros sous.

Gros sous, encore, rappelons nous cette explosion colossale suite au déraillement d’un train d’hydrocarbure au Canada, à Lac-Mégantic. Même topo. Tout reposait encore sur les seules épaules d’un seul homme. Un seul jour, où il a oublié. Un seul jour et ce fut la tragédie.

La responsabilité directe revient, dans les faits, au conducteur qui aurait oublié d’actionner un des freins à main.

Mais sur le papier, la responsabilité doit revenir aussi:
– aux dirigeants de la compagnie Montreal, Maine & Atlantic, faisant circuler volontairement des trains vétustes avec des systèmes de sécurité obsolètes, déjà mis en cause dans des déraillements!
– au ministère des Transports car, quelques mois avant la catastrophe, la compagnie MMA avait eu la permission de Transports Canada, ledit ministère, de réduire son équipage de 2 à 1 seule personne.
– au législateur très permissif puisque les sociétés ferroviaires et les employés décident eux-mêmes des mesures de sécurité à appliquer
Il n’y a qu’à lire cet article du Journal de Montréal pour être étonné qu’une telle catastrophe n’ait pas eu lieu… avant

Une bonne ergonomie des systèmes, qu’ils soient des interfaces purement informatiques ou mécaniques, doit être indispensable pour empêcher sinon prévenir les défaillances humaines. L’utilisateur ne peut pas devenir l’unique responsable.
Et malheureusement, cette ergonomie de prévention coûte de l’argent, beaucoup d’argent. Des sommes que certaines personnes inconscientes préfèrent affecter ailleurs (parfois dans leur poche) au détriment de la sécurité et des vies humaines.